Lucile Desamory tourne son deuxième long-métrage Télé Réalité en collaboration avec les cinéastes et producteurs congolais Glodie Mubikay et Gustave Fundi. En présence de la réalisatrice.
2020 | FRANCE | 1h28
Télé Réalité a été présenté en première mondiale lors de la 70e Berlinale en 2020. Tourné à la fois à Kinshasa et en Belgique, le film propose une réflexion sur le concept de surréalisme ethnographique, qu’il applique à la pratique, toujours répandue en Belgique, de « rituels païens ». Les points d’ancrage sont les préparatifs d’une émission de télé-réalité sur le carnaval belge, financée et réalisée par trois productrices congolaises en mal d’audience cherchant à réaliser un coup médiatique en exposant la folie collective des anciens colonisateurs. Hawaly, la show runner burundaise est censée organiser le tournage en Belgique, mais sa collègue costumière belge semble très préoccupée par le surnaturel.
Le film présente un paysage complexe composé de coutumes, rites, dialectes et langues, conjurant le surnaturel et le fantastique: « La nuit, la Belgique rurale, superstitieuse, avec ses histoires obscures, ne devient-elle pas l’endroit le plus lumineux de la planète, terrain d’atterrissage idéal pour ovnis ? Si nous voulons un jour tracer de nouvelles perspectives dans les échanges entre l’Afrique et l’Europe, il nous faudra formuler de nouvelles propositions. » C’est dans cette optique que Lucile Desamory, Gustave Fundi et Glodie Mubikay entendent inaugurer une sorte de canal télépathique entre les deux continents. Ils créent un tunnel et ouvrent d'autres possibilités d'engagement, un carnaval de récits partagés.