Incas, Mexicains et passions exaltées… The Indian Queen ressuscite la forme baroque du semi-opera, mêlant texte, musique et vidéo, dans une épopée qui traverse le temps et les géographies imaginaires.
©Simon Gosselin
Incas, Mexicains, rêves de conquistadors et passions exaltées… C’est à une double renaissance qu’invitent le célèbre metteur en scène Guy Cassiers et Le Concert d’Astrée. Celle d’une oeuvre méconnue, tout d’abord, la vibrante Indian Queen, qui permet à Emmanuelle Haïm de révéler sous un jour nouveau les splendeurs étincelantes de la musique de Henry Purcell, dont Didon et Énée ou King Arthur sont les joyaux les plus connus. Renaissance également d’une forme, celle du semi-opéra anglais, qui associe musique et chant bien sûr, mais dont l’action dramatique se développe en parallèle, avec une véritable pièce de théâtre. Des souffrances de la belle Orazia aux passions ennemies du grand Inca et de la reine Zempoalla, l’intrigue est jouée sur scène et dédoublée, sublimée par la musique bouleversante de Purcell. Guy Cassiers aborde cette forme particulière de façon contemporaine et passionnante. Dans ce Mexique rêvé à Londres à la fin du XVIIe siècle, il s’est attaché, au-delà des aventures héroïques, “un feuilleton familial et un drame politique". Il propose un voyage aussi harmonieux qu’halluciné, dans les jeux infinis du pouvoir et les géographies de l’imaginaire.